La Provence Agroparade Avril 2017 Marseille

Près de 250 personnes ont défilé hier sur la Canebière pour faire la promotion de l’agriculture paysanne.

Pour faire une Agroparade sur la Canebière, prenez des exploitants convertis à l’agriculture paysanne. Ajoutez une poignée de consommateurs convaincus par ce mode de production. Pimentez le tout avec des costumes de courgette, de tomate ou de chou-fleur sur la tête des minots et vous obtenez une manifestation aussi militante que festive. « Le métier d’agriculteur est souvent montré pour son côté dur, difficile, explique Olivier Bel, porte-parole de la Confédération paysanne dans la région. Il l’est, mais cette manifestation, la première du genre, est là pour montrer que nous sommes aussi amoureux de notre manière de produire. »

« Il faut une vraie politique publique » 

Une production raisonnée à l’inverse des exploitations agricole de grande échelle synonymes de « malbouffe » pour la plupart de ces militants, à l’image de Carmen, convertie au bio depuis dix ans. « En tant que consommateur, c’est une démarche écologique et économique, assure-t-elle. L’agriculture intensive, avec tous les pesticides ou ce qu’il se passe dans les abattoirs, montre ses limites. Il est temps de passer à autre chose. »

Fils de céréalier dans les Bouches-du-Rhône, Sébastien n’a pas réfléchi « 36 heures » au moment de voler de ses propres ailes : « C’était de l’agriculture paysanne ou rien », affirme-t-il. Il le reconnaît, « les premiers mois étaient difficiles », mais au fil du temps, le maraîcher trouve sa clientèle et commence à se faire un salaire grâce au circuit court. « Ça a tout changé car d’un seul coup, grâce aux Amap (Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne, Ndlr), on pouvait devenir autonome. » Avec 6 hectares d’exploitation, Sébastien n’est pas peu fier d’annoncer qu’il nourrit désormais 500 personnes. « La preuve », selon lui, que ce mode de production sans pesticide et à moindre échelle marche. « D’autant que si nous sommes de plus en plus nombreux à produire de la sorte, les prix au kilo à la vente seront moindres », ajoute-t-il.

« Mais la production éthique ne suffit pas, rappelle Olivier Bel. Il faut qu’elle se démocratise avec une vraie politique publique en la matière. » Histoire de continuer à faire germer cette filière qui représente 30 % de la production en Paca.


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